sábado, 28 de novembro de 2015

Attentats du 13 novembre 2015 à Paris: les intellectuels sur le front (Par CAMÉLIA ECHCHIHAB)

© AL pour Philomag
Depuis la tragédie du 13 novembre, la sidération est totale et les mots manquent pour nommer l’indicible. Intellectuels et philosophes ont pourtant essayé de trouver ces mots, dégageant des pistes de réflexion dans un horizon considérablement obscurci par la douleur, la chagrin et la colère. Tour d’horizon de ces prises de positions philosophiques.

Comment en sommes-nous arrivés là?

Avant tout, c’est l’incompréhension. Comment de jeunes Français ont pu commettre de telles horreurs ? Pourquoi ? PourMichel Onfray, qui s’est fendu rapidement d’un tweet de réaction, la cause est simple : « Droite et gauche qui ont internationalement semé la guerre contre l'islam politique récoltent nationalement la guerre de l'islam politique. » 140 signes qui ne sont pas passés inaperçus… Les terroristes de l’État islamique eux-mêmes, dans une vidéo de propagande revendiquant les attentats, citent le philosophe, lorsqu’il souligne combien « la France doit cesser de bombarder des populations musulmanes » et cesser sa politique islamophobe.
« La France doit cesser sa politique islamophobe », c’est d’ailleurs le titre d’un entretien accordé au Point (15/11/15) le surlendemain des attentats, dans lequel Michel Onfray enfonce le clou. Il explique que les attentats constituent une simple riposte d’une entité politique à des actes de guerre perpétrés par la coalition occidentale, ajoutant : « Le premier agresseur est occidental, je vous renvoie à l’Histoire, pas à l’émotion. » 
Michel Onfray a rapidement été pointé du doigt, non tant parce qu’il ferait le jeu des terroristes, ce qu’évidemment personne ne pense, que pour ses erreurs d’appréciations géopolitiques. Beaucoup s’accordent à dire, que les attentats étaient prémédités bien avant le début des frappes en Syrie, engagées fin septembre. Par ailleurs, en faisant des terroristes des représentants de l’Oumma, des attentats revendiqués par Daesh la lutte armée de l’Islam politique, et de l’État islamique un État à part entière, il donne à l’organisation terroriste une dimension politique trompeuse. Le philosophe et politologue Olivier Roy, spécialiste de l’Islam, précise dans le New York Times (16/11/15) :« Daesh n’est pas un “État” islamique ; contrairement aux Talibans, il ne revendique pas de frontières ou de territoire précis. Il s’agit plutôt d’un Califat dans une logique de conquête permanente — occupant de nouvelles terres, ralliant les musulmans du monde — à l’image de l’expansion musulmane au premier siècle de l’islam. Ceci aura valu à Daesh des milliers de volontaires, séduits par l’idée de se battre pour un Islam global plutôt qu’un morceau de Moyen-Orient. »
Poursuivant sur les ressorts de la radicalisation, il montre dans un article du Monde (24/11/15) combien Daesh n’est que le nom éphémère de la « révolte générationnelle et nihiliste » de jeunes Français, dont la radicalisation a finalement peu à voir avec la situation politique en Syrie : « les terroristes ne sont pas l’expression d’une radicalisation de la population musulmane, mais reflètent une révolte générationnelle qui touche une catégorie précise de jeunes ». Les jeunes musulmans de la deuxième génération, nés en France mais issus de l’immigration, renvoient dos à dos l’islam modéré de leurs parents, qui n’a pas été transmis culturellement, et la culture occidentale. Les terroristes « choisissent l’islam parce qu’il n’y a que ça sur le marché de la révolte radicale ».
Un avis partagé dans Télérama (17/11/15) par le sociologueFarhad Khosrokhavar, auteur de Radicalisation, pour lequel l’action des fanatiques se fonde sur « la haine de soi et le sentiment de sa propre insignifiance bientôt transformés en haine de l’autre ». Il s’agit dans le djihadisme d’intérioriser et de retourner le rejet en se faisant « chevaliers de la foi en lutte contre une société mécréante ». Interrogé dans Le Monde (21/11/15) sur le fait que ces terroristes ne sont pas envoyés de Syrie mais issus du territoire national, le philosophe allemand Jurgen Habermaspoursuit: « Ces jeunes générations, lorsque échouent toutes les tentatives politiques, se radicalisent afin de regagner leur amour-propre. Tel est le mécanisme de cette pathologie sociale. Une dynamique psychologique semblablement désespérée, qui trouve là encore son origine dans ce défaut de reconnaissance, semble aussi faire de petite criminels isolés, issus des populations immigrées européennes, les héros pervers de commandos de tueurs téléguidés. »

Le Bataclan, cible des attentats terroristes du 13 novembre 2015 © AL pour Philomag

Sortie ou sursaut de la religion?

« Nous allons tout de suite chercher des causes économiques et sociales. Or celles-ci jouent tout au plus un rôle de déclencheur, nuance l’historien et philosophe Marcel Gauchet dans Le Monde (21/11/15). C’est bien à un phénomène religieux que nous affaire. Tant que nous ne regarderons pas ce fait en face, nous ne comprendrons pas ce qui nous arrive. […] Si le phénomène nous échappe, à nous Européens d’aujourd’hui, c’est que nous sommes sortis de cette religiosité fondamentale. » Pour le philosophe, l’extension de cette sortie occidentale de la religion par la mondialisation, a provoqué « une réactivation virulente d’un fonds religieux en train de se désagréger ». Ce sursaut de violence serait donc le dernier stade de la sortie de la religion.
L’intellectuel Abdennour Bidar confirme en un sens le constat d’une sortie difficile de la religion. Pour parer le dangereux vide spirituel laissé par ce recul de la religion, il appelle une nouvelle fois, dans Libération (15/11/15), la civilisation islamique doit affronter un travail de remise en question « en créant du neuf, en inventant une nouvelle spiritualité musulmane et, au-delà du religieux, en trouvant pour l’Islam sa voie propre dans la modernité et la postmodernité. Voilà ce qu’il n’a pas su faire et qui rend ses fanatiques si agressifs : ils sont les éléments les plus destabilisés d’une civilisation humiliée et angoissée par son incapacité foncière à remonter non au passé mais à la racine de son mal, et incapable de trouver une signification au présent. »

Sommes-nous en guerre?

« Qu’est qui a permis que ça nous arrive ? Quel est cet investissement dans le sacrifice, dans le suicide, ce désinvestissement de la vie ? Croient-ils vraiment qu’une autre vie les attend ? » La question est posée dans Libération (23/11/15) avec le même effarement et la même insistance par la philosophe américaine Avital Ronell. Comme Marcel Gauchet, elle fait le constat philosophique qu’après la mort de Dieu « ont surgi les mascarades d’un Dieu plus méchant et plus impitoyable. Ces évènements seraient même un effet de la mort de Dieu, les derniers tremblements d’un Dieu disparu. » Elle qui était à Paris le soir du vendredi 13 novembre, dans la rue Bichat quelques heures avant les attentats, redoute qu’avec le 13 novembre « l’imaginaire du désastre » nous envahisse, poursuivant une inclination prise avec le 11-septembre, favorisé par l’écroulement de toute structure rassurante. Cet écroulement pousse naturellement à vouloir voir renforcer l’autorité étatique, suscitant un « désir grandissant de se faire surveiller ». Une réaction selon elle « tout à fait compréhensible et en même temps immature ».
De ce Principe sécuritéFrédéric Grosspécialiste de Foucault, a fait un livre et son sujet d’étude. Répondant au Monde (21/11/15), il invite à revoir la distinction entre « deux formes de sécurité : la sécurité policière, une sécurité de “conservation” des personnes, et la sécurité judiciaire, qui garantit nos droits et nos libertés fondamentales. La première ne doit pas asphyxier la seconde. Trop de sécuritaire tue la sécurité. » Les garde-fous de cette« pente sécuritaire » résident en chaque citoyen, afin de lutter contre une « guerre diffuse », « une guerre dans laquelle l’ennemi est sans visage, la violence peut éclater n’importe où et viser n’importe qui, de manière atrocement aléatoire et discontinue, de manière justement à diffuser la peur ». Selon Frédéric Gros, il nous revient d’armer notre esprit critique vis-à-vis de toute excès de pouvoir, de tout dévoiement de la démocratie, sous l’action de la peur, en se gardant de tout « effroi paranoïaque » et de toute haine. « La résistance éthique, le refus de se constituer soi-même comme sujet sécuritaire, est fondamentale aussi, elle est l’honneur du sujet politique en démocratie. »
Le philosophe américain Michael Walzer a depuis longtemps réfléchi aux conditions d’une guerre juste. Il propose dans une tribune du Monde (21/11/15), non seulement de prendre acte d’une guerre « métaphorique » contre le fanatisme, mais aussi déplacer le regard des universitaires d’une réflexion éthique sur guerre vers une réflexion sur la déontologie du travail la police. Car, maintenant que la menace terroriste est omniprésente, « la soi-disant “guerre contre le terrorisme” désigne en réalité le travail de police ». Dès lors, les règles s’appliquent différemment dans la mesure où elle officie en zone de paix, dans le cadre de la Constitution, qu’elle défend la vie et la liberté et qu’elle ne peut sacrifier ni l’une ni l’autre. Comme Frédéric Gros, il souligne la tâche qui revient aux citoyens « de contrôler son mode de fonctionnement en même temps qu’ils recherchent sa protection ».

© AL pour Philomag

Défendre nos idéaux?

Comme l’écrivent Frédéric Gros et Michael Walzer, et beaucoup des intellectuels qui ont pris la plume ces jours-ci, la « guerre diffuse » qui se joue, le combat latent qui se mène, est celui de la régulation de nos peurs, du maintien de l’état démocratique dans une situation d’urgence et de la défense de nos valeurs. Pour philosophe américaine Judith Butler, la guerre doit être menée sur ce front: la défense de la liberté, attaquée par les terroristes et restreinte par l’État, depuis que l’État d’urgence a été décrété. Dans Libération (19/11/15), elle s’interroge sur la signification réelle de l’état d’urgence, invitant à se pencher sur la restriction paradoxale des libertés pour défendre la liberté, sur l’interdiction des rassemblements, sur le renforcement de l’État sécuritaire, sur la militarisation de la police, voire sur le « souhait dangereux » de la population, en passe d’accepter « la suspension de la démocratie ». Et la philosophe de conclure, avec pessimisme mais sans résignation, « il semble que la peur et la colère puissent conduire à se jeter violemment dans les bras d’un État policier. »
Contre la menace d’un écrasement sécuritaire de l’espace démocratique, Marc Crépon défend, sinon l’importance des rassemblements non-autorisés, comme Judith Butler, du moins celle des lieux publics. Lui qui est l’auteur de deux volumes consacrés à La culture de la peur, l’un intitulé Démocratie, identité, sécurité (Galilée, octobre 2008) et l’autre à La guerre des civilisations (Galilée, mars 2010), met en garde, dans « La Tête au carré » sur France Inter et dans Libération (18/11/15), contre la tentation du repli. Il craint que ces attaques n’alimentent la défiance envers autrui et que l’insécurité nous fasse perdre confiance dans « l’espace que nous parcourons, les lieux que nous fréquentons, les êtres que nous croisons »… Contre la mise à mal de la fraternité, par l’enfermement dans une« appartenance identitaire et communautaire » qui nous ferait considérer l’autre comme un ennemi, dans une « hostilité imposée à tous », il appelle à « la nécessité de maintenir, contre la pulsion de mort qui veut tout détruire, les “droits de la vie”. Ils ont raison tous ceux qui réaffirment, depuis quelques jours, leur désir de sortir dans les rues, de prendre les transports, de s’asseoir à la terrasse des cafés. Jamais les lieux public n’ont été aussi nécessaires, tant il est vrai que nous avons besoin de nous voir, de nous rencontrer, de nous parler. »
À cette défense de la fraternité en tant de crise, les philosophesPascal Engel, directeur d’études à l’EHESS, et Claudine Tiercelin, professeur au Collège de France, souscrivent. Mieux, ils réaffirmant dans Le Monde (21/11/15) la nécessité de défendre l’idéal démocratique aux fondements de la République. Contre les prophètes de malheur fustigeant la perte de sens et des valeurs creuses, ils invitent à consolider la devise républicaine contre la recherche d’un surcroît de transcendance, contre toute forme de substitut religieux. Le sens de l’existence n’est selon eux pas à chercher dans l’aspiration à ces arrières-mondes mais bien dans la consolidation des valeurs héritées des Lumières : « Justice, égalité, fraternité, vérité, raison sont des idéaux substantiels qui portent tout autant de sens et de transcendance que ceux censés leur servir de substitut spirituel. »

La tour Eiffel illuminée en bleu blanc rouge à l’occasion du deuil national suite aux attentats du 13 novembre 2015, sur laquelle est projetée la devise de Paros “Fluctuat nec Mergitur” (cc) Yann Caradec / Wikimedia Commons

Réformer nos valeurs? 

D’autres prennent le parti de la réforme, considérant dans les attentats la preuve de l’échec ou de l’inadaptation des valeurs telles qu’elles sont instituées et appliquées dans la société. Ainsi, le professeur de philosophie politique Pierre Manent, auteur deSituation de la France (Desclée de Brouwer,‎ 2015) suite aux attentats de début janvier, imagine un nouveau contrat social pour l’islam, afin que les Français musulmans trouvent leur place, en tant que citoyens et croyants, dans la Cité. Il propose dans lesInrocks (17/11/15) de revoir le modèle d’intégration fondé sur l’ouverture et notre conception de la laïcité, afin de se donner un projet certes « plus modeste » mais aussi plus réaliste, acceptant comme principe de départ l’hétérogénéité religieuse de la société,« qui n’est pas dans notre perspective habituelle qui vise un corps social homogène. En même temps, je n’en reste pas là, je ne  souhaite pas que nous nous installions dans une société “multiculturelle” ou “communautariste”. Je souhaite que nous allions vers un bien commun auquel prendrait part toutes les composantes de la société française. […] L’effort civique n’est pas réservé aux musulmans. Tous les citoyens doivent participer à l’élaboration d’un projet collectif alors que la tendance dominante parmi nous est à la jouissance des droits individuels. »
Le philosophe Étienne Balibar se retourne lui vers le rôle de l’Europe, qui doit renforcer la sécurité des démocraties et« travailler à la refondation du droit international », sans mettre en danger l’État de droit, en puisant dans la diversité de ses communautés « la matière d’une nouvelle forme d’opinion publique ». « Dans cette perspective, écrit-il dans Libération,  l’Europe a virtuellement une fonction irremplaçable, qu’il lui faut remplir en dépit de tous les symptômes de sa décomposition actuelle, ou plutôt y remédier dans l’urgence. Chaque pays a la capacité d’entraîner tous les autres dans l’impasse, mais tous ensemble pourraient dessiner des issues et construire des garde-fous. »
Puissent ces vœux ne pas rester pieux et les Français, les Belges, les Allemands et tous les Européens aujourd’hui habités par la peur et hantés par la menace terroriste résister, comme l’écritl’écrivain égyptien Alaa el-Aswany, au « piège de la haine ».

Par CAMÉLIA ECHCHIHAB

Via Philosophie Magazine

Women's Works (by Peter Adamson)

Peter Adamson thinks about the women in the history of philosophy.

Despite the ancient Oracle’s advice to ‘Know Thyself’, it’s only relatively recently that we philosophers have started wondering why so few of us are women. In fact, gender disparity among professional academic philosophers has now become something of a scandal. Various explanations are offered. Some blame pervasive sexism and the macho posturing that is typical of philosophical debate. Others suggest that the overly technical culture of modern analytic philosophy may drive away women, who are far too sensible to engage in such time-wasting. One way to test these hypotheses might be to find out whether the lack of female representation is consistent across all sub-areas of philosophy. I haven’t been able to find statistics on that, but my superficial impression is that the proportion of women may be somewhat higher among historians of philosophy than among analytic philosophers. This may seem ironic, given that in the earlier ages studied by those historians, women were even more shut out of the discipline than they are today.

Yet their exclusion was not total. The early modern period especially featured numerous prominent female thinkers, such as Margaret Cavendish and Anne Conway. They were active in the mid-1600s, more than a century before Mary Wollstonecraft’s 1790 work Vindication of the Rights of Women (I’m guessing that this is the earliest philosophical treatise by a woman that most philosophers would be able to name).

If we look further back, we find that the history of women in philosophy is as old as the history of philosophy itself. In the time of the Pre-Socratics (6th C. BCE) there was Theano, an associate of and possibly the wife of Pythagoras. Plato famously argues in his Republic that women would be philosophers in his ideal city. He also puts philosophical speeches into the mouths of women in his dialogues, notably Diotima in theSymposium.

Aristotle is less open-minded on this score, to put it mildly. But some philosophical movements that emerged after him included women in their ranks – such as Hipparchia, a Cynic who helped cause some scandals of her own, with the help of her partner Crates. Then there was Hypatia, the pagan martyr who is perhaps the one really famous female philosopher of classical times.

Nor do we lack for women philosophers in the Middle Ages. Again, there is one particularly well-known female thinker in the period, namely Hildegard of Bingen (1098-1179). But she is not the sole woman in an otherwise all-male period of thought. In the Thirteenth Century, Hadewijch and Mechthild of Magdeburg followed Hildegard’s example by describing mystical encounters with God; and the Fourteenth Century was something of a highpoint for women intellectuals, such as Marguerite Porete, Catherine of Siena, and Christine de Pisan.

By the way, non-European traditions have also featured women. We find several female disputants in theUpanisads (6th C. BCE onwards), for example.

Of course, it is not enough to acknowledge the existence of these women thinkers and then turn back to studying only their more famous male contemporaries. All of the figures I’ve mentioned, and many more besides, deserve careful attention from historians of philosophy. However, that attention should not focus solely on their gender. After all, when we study Aristotle or Kant, we don’t usually start with the observation that they were men; so why should we see Hipparchia or Hildegard as women first and philosophers second? Of course, gender was a lens through which they were invariably seen by the contemporaries who recounted their stories and preserved their works. When we learn something of the ideas of ancient female thinkers, it is usually because they were quoted on ‘women’s topics’ such as marriage and child-rearing. Hildegard herself drew attention to her position as a ‘mere woman’, chosen as a mouthpiece for God precisely because of her humble status. Yet we will understand Hildegard better if we compare her to male mystical authors of the same time, such as Bernard of Clairvaux, rather than by simply putting her in the company of women from other periods. Indeed, even other female medieval mystics, such as Hadewijch and Mechthild, make for a striking contrast with Hildegard. Writing only a few generations later, their works are very different from hers, being composed in vernacular languages and shot through with the tropes of courtly love literature.

If female philosophers are to be rescued from their undeserved obscurity, it will be by using the same tools that can illuminate male historical figures. We should discern the influences on which they drew; we should pay heed to the historical context that produced them; and we should take their ideas seriously. Of course the social position of women in late antique Alexandria is relevant to understanding Hypatia; but it’s less important to understanding her than contemporary developments in mathematics (her primary intellectual interest), or the confrontation between paganism and Christianity. Understanding each woman philosopher in her own terms as well as in her own time is not just about gender balance; it’s good history. And if this richer historical picture gives encouragement to women who are considering whether to devote their lives to philosophy, then an improvement in our understanding of philosophy’s past might just help improve philosophy’s future.

© Prof. Peter Adamson 2015
Peter Adamson is the author of A History of Philosophy Without Any Gaps, vol.1, Classical Philosophy (2014),vol.2, Philosophy in the Hellenistic and Roman Worlds (2015), both based on his popular History of Philosophy podcast, and available from OUP. [Vol 1 reviewed this issue – Ed.]

Via Philosophy Now